La fin des camions diesel en 2050

L’industrie européenne du poids lourd va investir entre 50 et 100 milliards d’euros dans les années à venir pour accélérer le développement de camions roulant sans énergie fossile. La fin des camions diesel en 2050 ?

D’après eux, il sera possible d’atteindre cet objectif à condition de disposer d’une infrastructure de charge / ravitaillement appropriée. est construit et un cadre politique cohérent est mis en place, y compris une tarification complète du CO2 pour conduire la transition.

Trois conditions préalables

Une affirmation qui se base pour une fois sur des arguments scientifiques et pas seulement idéologiques ou politiques. Pour développer leur feuille de route vers la neutralité carbone d’ici 2050 au plus tard, les patrons des constructeurs européens de véhicules industriels, sous l’égide de l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA), ont uni leurs forces avec des chercheurs de premier plan de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique (PIK).

«Le changement climatique est le défi le plus fondamental de notre génération. Dans le même temps, la pandémie de COVID-19 qui fait rage a mis en lumière le rôle crucial que jouent le transport routier et la logistique pour garantir que la nourriture, les médicaments et autres biens essentiels sont disponibles pour ceux qui en ont besoin », a déclaré Henrik Henriksson, président de Conseil des véhicules commerciaux de l’ACEA et PDG de Scania.

Et de poursuivre : «Si le transport routier de marchandises veut conserver son rôle au service de la société, nous devons nous éloigner le plus rapidement possible des combustibles fossiles. Non seulement nous sommes convaincus que c’est nécessaire, mais nous savons que c’est possible et nous sommes prêts à y arriver. Néanmoins, nous ne pouvons pas y parvenir seuls; nous avons besoin que les décideurs et autres parties prenantes unissent leurs forces avec nous. »

Henrik Henriksson, président de Conseil des véhicules commerciaux de l’ACEA et PDG de Scania. À droite, Johan Rockström, scientifique du PIK.

Une déclaration conjointe de l’ACEA et du PIK, publiée aujourd’hui, décrit la feuille de route et les conditions de transformation du système de transport routier de marchandises.

Celle-ci met l’accent sur trois conditions indispensables et interdépendantes, qui doivent être mises en place simultanément :

  • Des véhicules fonctionnels, fiables et efficaces.
  • Un réseau dense d’infrastructures de recharge et de ravitaillement adaptées aux camions.
  • Un cadre politique cohérent qui permet et conduit la transition vers la neutralité carbone

La fin des moteurs thermiques ?

Outre les investissements des industriels du secteur, cela inclut des options politiques telles que des péages routiers basés sur les émissions de CO2. Également, un système de taxation de l’énergie basé sur le carbone et le mix énergétique.

Pour l’ACEA et le PIK, un bon système de tarification des émissions de CO2 pourrait être l’un des instruments les plus efficaces, car les véhicules zéro émission ne décolleront tout simplement pas tant que le diesel restera moins cher.

«La science nous montre que si nous voulons éviter une catastrophe planétaire, nous devons agir aujourd’hui en combinant toutes les solutions disponibles pour passer rapidement à la neutralité carbone, indique Johan Rockström. Les véhicules à zéro émission ne réduiront pas seulement les émissions de CO2, ils amélioreront également davantage les niveaux de qualité de l’air – un facteur d’une importance cruciale pour la santé humaine».

Selon lui, une première étape a été franchie avec la coopération ACEA / PIK, alors que « l’industrie et la science commencent à travailler ensemble dans un partenariat stratégique pour accélérer la transition, sur la base d’informations scientifiques».

Du reste, la fin des motorisations diesel pour les véhicules neufs ne signifie pas pour autant la fin des moteurs thermiques pour les poids lourds. Ces derniers utiliseront d’autres sources d’énergie décarbonée ou bas carbone comme les biocarburants (HVO, B100, bioéthanol), le biométhane, l’e-méthanol ou encore de l’hydrogène vert (gaz).

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